Les fragments sont le résultat de pratiques de division. Les musées, le commerce d’objets d’art et les collectionneurs·euses privé·e·s ont été et sont impliqués : l’objet est divisé, scié, coupé, démembré et souvent réassemblé en quelque chose de nouveau. Ceci s’observe notamment dans le cas de représentations figuratives — par exemple lorsque des parties du corps ou des parties génitales manquent ou lorsque des plaques en relief, des socles ou des frontons sont ôtés des bâtiments. Dans de nombreux cas, ces éléments faisaient partie de l’environnement (domestique) représentant des idées sociales, culturelles ou religieuses. Seuls les points de rupture rendent compte des liaisons qui ont été coupées, détruites ou conservées.
Texture – Les points de rupture peuvent être anguleux, pointus, fendus, arrondis, mais aussi former des surfaces lisses ou des trous d’insertion — en bref : il s’agit de toute structure qui indique une ancienne continuation ou en donne une idée. Ce sont les témoins de pratiques de division passées. Les points de rupture étaient dissimulés avec de la colle, du mastic ou des socles ; la limite entre conservation, endommagement, réparation et présentation est souvent étroite.
Têtes et corps – De nombreuses têtes sans corps et des statues endommagées font partie de la collection. Alors que certaines montrent clairement des signes de violence, dans d’autres, les ruptures indiquent des signes de vieillissement, de fragmentation naturelle ou d’usure. Si des espaces restent vides, des questions se posent sur ce qui manque.
Architecture – Les sculptures, les reliefs ou les surfaces peintes sont l’expression de la créativité des gens dans leur environnement architectural. Qu’il s’agisse de représentations ancestrales, de motifs religieux ou de statues mythologiques : pour qu’ils deviennent des objets de musée, il fallait d’abord les rendre « collectionnables ». Des éléments architecturaux ont été démantelés, démolis, sciés ou récupérés dans des bâtiments déjà en ruine avant de les faire entrer dans le « marché des objets ».
Les intentions derrière les pratiques de division ne sont pas toujours compréhensibles d’un point de vue contemporain et peuvent rarement être reconstituées. Dans de nombreux cas, il n’est pas possible de savoir si ce sont des motifs religieux, la soif de collectionner ou le hasard qui ont joué un rôle, et si la fragmentation s’est faite de manière volontaire ou involontaire.
Dans les représentations préhispaniques, la tête est le siège de l’identité d’un individu. Selon le principe pars pro toto, une tête représentait à la fois le corps entier et la personne représentée elle-même. Les têtes faisaient donc l’objet d’une attention particulière lors de la création. Les identités étaient exprimées à travers des attributs tels que la coiffure et les bijoux ou la représentation des yeux, de la bouche, du nez et des oreilles.
Selon le contexte culturel, les statues entières rendaient compte des idées du corps humain ou représentaient des personnalités individuelles, des ancêtres ou des divinités. Chez les Aztèques, de telles statues étaient l’expression de la religiosité populaire et étaient fabriquées pour des rituels domestiques de guérison ou de fertilité.
106.-108.
Tête de guerrier jaguar ; Aztèques ; Mexique central ; 1350-1521 ; argile ;
Deux têtes de divinités ; Aztèques ; Mexique central ; 1350-1521 ; argile ;
toutes de la coll. Lukas Vischer, collectionnées de 1828 à 1837, IVb 708, IVb 871, IVb 1027
109.-112.
Tête ; Teotihuacan ; Azcapotzalco, Mexique ; 600-900 ; argile ;
deux têtes ; Chichimèques ; Mexique central ; 600-900 ; argile ;
Tête ; Aztèques ; Mexique central ; 1350-1520 ; argile ;
toutes de la coll. Aline Kugler-Werdenberg, don 1948, IVb 1748, IVb 1746, IVb 1749,IVb 1750
113.-114.
Deux têtes ; Teotihuacan, Mexique central ; 600-900 ; argile ; coll. Mario Uzielli, achat 1947, IVb 1722, IVb 1727
115.
Tête ; Teotihuacan, Mexique central ; 600-900 ; argile ; coll. W. Münsterberger, don 1946, IVb 1703
116.-120.
Deux têtes ; Tlatilco, Mexique central ; 1300-800 av. J.-C. ; argile ;
Tête ; Azcapotzalco, Mexique ; 200 av. J.-C.-650 apr. J.-C. ; argile ;
Deux têtes ; Teotihuacan, Mexique central ; 250-800 apr. J.-C. ; argile ;
toutes de la coll. Hans Annaheim, achat 1949 de la coll. Feuchtwanger, IVb 2298, IVb 2299, Vb 2300, IVb 2301, IVb 2302
121.
Tête ; Teotihuacan, Mexique central ; 600-900 ; argile ; coll. Gotthelf Kuhn, legs 1975, IVb 4599
D’une part, il existe un processus naturel de fragmentation des figurines enfouies dans le sol, causé par une pression et une friction permanentes ou par la fatigue des matériaux aux extrémités fragiles. D’autre part, de nombreuses découvertes indiquent une fragmentation délibérée de figurines et de grandes œuvres plastiques. La décapitation rituelle dans le cadre de cérémonies domestiques, de profanations de bâtiments ou de cérémonies du feu nouveau est bien connue. Lors de celle-ci, on éteignait les feux pendant cinq jours et on détruisait les ustensiles de ménage et les représentations « d’idoles ». Le premier jour de la nouvelle année, lors d’une cérémonie solennelle de renouvellement, les feux étaient rallumés et les articles ménagers échangés.
122.
Tête ; Zapotèques ; Oaxaca, Mexique ; 600-900 ; argile ; coll. Antonie Staehelin-Schaarwächter, don 1950, IVb 1902
123.-126.
Tête ; Mexique central ; 1200-200 av. J.-C. ; argile ;
Tête ; Mexique ; sans date ; argile ;
Têtes ; côte du Golfe, Mexique ; 300-900 ; argile ;
Tête ; Mayas ; Mexique ; 600-900 apr. J.-C., argile ;
toutes de la coll. Lukas Vischer, collectées 1828-1837, IVb 1053, IVb 425, IVb 399, IVb 420
127.-128.
Deux têtes ; Huasteca, Mexique ; 300 av. J.-C.-200 apr. J.-C. ; argile ; coll. Ernst A. Ritter, legs 1968, IVb 4206, IVb 4208
129.-131.
Trois têtes ; Mexique ; 700 av. J.-C.-100 apr. J.-C. ; argile, pigments de couleur ;
toutes de la coll. Locher, achat 1971, IVb 4395, IVb 4396, IVb 4397
132.-133.
Tête ; Mexique ; 600-900 ; argile, couleur ;
Tête ; côte du golfe ; Mexique ; argile ;
toutes de la coll. Ernst et Annemarie Vischer-Wadler, legs 1996, IVb 5436, IVb 5437
De nombreuses têtes en argile sont arrivées au musée sans contexte de découverte. Cela rend les interprétations difficiles, voire impossibles. Le manque de contexte et l’usure avancée des points de rupture empêchent de déterminer quelle fragmentation a été voulue et laquelle s’est produite naturellement. En outre, en l’absence de représentation de la coiffure ou de bijoux, une association culturelle est impossible. C’est également le cas des simples contrefaçons de modèles originaux fabriquées depuis le XIXe siècle.
134.-135.
Tête ; côte du Golfe, Mexique ; 600–900 ; argile, pigments ;
Trois têtes ; Mexique ; sans date ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectionnées de 1828 à 1837,
IVb 421, IVb 419, IVb 1129, IVb 1133
136.-141.
Quatre têtes ; Mexique ; sans date ; argile ; coll. Antonie Staehelin‑Schaarwächter, don 1951,
IVb 2317, IVb 2331, IVb 2337, IVb 2340
La transformation des matériaux joue un rôle central dans les mythes fondateurs du Mexique. L’argile est un matériau qui se transforme grâce à l’intervention humaine. Lors de la création des figurines par modelage, un corps se forme et se développe. Cet acte de création devient quelque chose de durable en transformant l’argile en céramique. Les figurines, comme les corps humains, sont à la fois résistantes et vulnérables. Pour les cultures du Mexique préhispanique, la création de figurines en terre cuite est interprétée comme une réflexion sur la fragilité de l’existence humaine.
Les têtes en argile étaient des objets de collection populaires pour les musées, les voyageurs·euses et les collectionneurs·euses. Avec leurs caractéristiques physiques et leurs représentations exotiques, les têtes ont façonné les perceptions occidentales des personnes d’autres cultures. Cependant, ces têtes n’étaient
pas des représentations fidèles de la réalité. La transposition des normes sociales à la représentation de la tête et du corps exigeait de la part des artistes non seulement de se pencher sur les fondements philosophiques de leur culture, mais aussi de prendre des décisions concrètes : à quelle échelle une tête ou
un corps sont-ils représentés ? Quels sont les aspects physiques mis en avant ou omis ?
142.
Tête ; Mexique occidental ; 100 av. J.-C.-300 apr. J.-C. ; argile ; coll. René M. Falquier, dépôt 1972 ; AMDep Falquier 46
143.
Tête ; Mexique occidental ; 300 av. J.-C.-300 apr. J.-C. ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectées
1828-1837, IVb 396
144.
Tête ; Mexique ou Guatemala ; 300-900 ; argile ; coll. Carl Gustav Bernoulli, don 1878, IVb 394
145.-146.
Deux têtes Smiling Faces ; côte du Golfe, Mexique ; 600-900 ; argile ; coll. Ernst et Annemarie Vischer-Wadler, legs 1995, IVb 5438, IVb 5439
147.-150.
Tête Smiling Face ; côte du Golfe, Mexique ; 600-900 ; argile, couleur ;
Tête ; côte du Golfe, Mexique ; 600-900 ; argile,couleur ;
tête d’une sculpture creuse ; côte du Golfe, Mexique ; 500-700 ; argile ;
tête d’une sculpture creuse ; côte du Golfe, Mexique ; 200-500 ; argile, couleur ;
toutes de la coll. René M. Falquier, achat 1972, IVb 4504, IVb 4501, IVb 4526, IVb 4539
151.-152.
Deux têtes ; côte du Golfe, Mexique ; 300-900 ; coll. Lukas Vischer, collectionnée 1828 et 1837, IVb 395, IVb 398
153.
Tête ; côte du Golfe, Mexique ; 600-900 ; argile, couleur; coll. René M. Falquier, achat 1972, IVb 4500
« La tête en pierre est également d’origine khmère, très délavée sur le visage, mais si elle est bien placée et éclairée du haut, ce qui est certainement possible chez vous, son expression peut être très bien mise en valeur » (Rolf Eisenhofer à Fritz Sarasin, 6.12.1929).
- Tête d’une statue de bouddha ; Lop Buri, Thaïlande ; sans date ; grès ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, Jacques Brodbeck-Sandreuter, don 1929, IIb 310
Les points de rupture du cou et de la tête révèlent le sort des pièces couchées. Quel que soit le matériau, elles indiquent la violence de la coupe. Les trous, chevilles en bois ou tiges métalliques sont les témoins silencieux des présentations passées et de l’esthétisation de leur endommagement.
- Tête d’une sculpture en pierre ; région antique du Gandhara, Pakistan ; sans doute IIe- IVe siècle ; calcaire, sans doute travertin ; coll. Jean Eggmann, don 2003, IIa 11338
- Tête d’une statue de bouddha ; Lop Buri, Thaïlande ; sans date ; grès, pigments de couleur, bois ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, Alfred Sarasin, don 1931, IIb 314
- Tête d’une statue de bouddha ; Cambodge ; sans doute XIe-XIIe siècle ; grès, traces de colle et de pâte, Gotthelf Kuhn, legs 1975, IIb 3179
« Nous nous déplacions souvent dans une petite rue du quartier chinois, où les prêteurs sur gages et les marchands d’antiquités avaient installé leurs étals. Nous avons constitué ici une petite collection pour notre musée […] Les sanctuaires de ce pays, surtout ceux du nord, ont été terriblement pillés. Plus tard, nous avons vu des centaines de bouddhas décapités debout dans les temples » (Rudolph Iselin, 1949).
Les deux têtes sont fixées sur des socles et ne peuvent être ôtées qu’avec le risque de dommages supplémentaires. Mis en scène de la sorte, l’acte de « décapitation » tombe dans l’oubli.
- Tête de statue de bouddha sur socle ; Bangkok, Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre ; coll. Rudolph Iselin, legs en 1963, IIb 2154
- Tête de statue de bouddha ; Bangkok, Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre, restes d’une étiquette ; coll. Rudolph Iselin, legs 1963, IIb 2155
Une tête de bouddha sans corps est l’expression d’une appropriation violente, qui ne respecte pas le sentiment religieux des pratiquants. Détachées de leurs corps et soigneusement alignées, les têtes se transforment en objets d’art.
- Tête d’une statue de bouddha ; nord de la Thaïlande ; XVIIe-XVIIIe s. ; bois, restes de dorures ; coll. Werner Rothpletz, don d’une succession 1980, IIb 3465
- Tête d’une statue de bouddha ; Chine ; dynastie Tang, 618-907 ; alliage de cuivre ; coll. Hans Merian-Roth, don 1938, IId 1650a
« Ce sera très avantageux si vous posez les têtes sur un simple socle en bois avant que vos amis du musée ne les voient » (Rolf Eisenhofer à Fritz Sarasin, 16 novembre 1929).
Exposer des têtes sur des socles reflète le goût de l’époque ou une éventuelle fonction. Les critères appliqués à une collection d’étude peuvent être différents de ceux d’une présen-
tation dans le cadre d’une exposition.
- Tête de statue ; Ban Chiang, Thaïlande ; XIIe/XIIIe siècle ; grès, pigments de couleur ; coll. Werner Rothpletz, don de succession 1980, IIb 3466
On ne peut déterminer avec certitude si cette tête de style khmer est un bouddha couronné ou une divinité hindoue en raison de l’absence de corps.
- Tête, sans doute d’une statue de bouddha ; Lop Buri, Thaïlande ; sans date ; grès ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, Fritz Sarasin, don 1929, IIb 309
En 1929, le marchand Rolf Eisenhofer proposa au MKB de nombreuses têtes de bouddha, dont ces deux-là. Dans son contexte d’origine, un bouddha n’est pas un objet ornemental.
En tant que récipients pour les énergies spirituelles, les statues et les images de bouddha
font partie de la pratique du bouddhisme.
- Tête d’une statue de bouddha ; Lamphun, Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre ; Rolf Eisenhofer, achat 1929, IIb 300
- Tête d’une statue de bouddha ; Chiang Mai, Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre, plâtre ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, FMB, dépôt 1929, IIb 301
La tête de bouddha en pierre de 36,6 kg provient d’un temple troglodyte de la province chinoise du Henan. Le MKB l’a achetée pendant la Seconde Guerre mondiale pour 500 CHF à un architecte de Riehen. Le socle correspondant permettait de présenter la tête en position verticale, tout en dissimulant les points de rupture du cou. La ligne noire sur la pierre montre la transition entre les zones visibles et invisibles.
- Tête de statue de bouddha ; Henan, Chine ; sans doute dynastie Wei, 220-265 ; sans doute en calcaire ; ancien propriétaire Emil Bercher, achat 1942, IId 1768
Alfred Sarasin-Iselin a acheté cette tête de bouddha à Munich et l’a offerte au musée en 1934. On ne sait pas encore avec certitude si le fragment provient des ruines du monastère bouddhiste de Takht-i-Bahi, dans la région antique de Gandhara.
Une tête de bouddha fonctionne comme une icône emblématique : en général, elle est facilement reconnaissable.
- Tête de bouddha ; région antique de Gandhara, Pakistan ; sans doute IIIe/IVe siècle ; calcaire, résidus de pigments ; coll. Alfred Sarasin-Iselin, don 1934, IIa 667
Il n’est plus possible de déterminer si ce fragment est le résultat d’une destruction violente ou si l’effritement naturel a provoqué la fragmentation. Sur l’objet, on trouve des traces d’un montage précédent qui prouvent que la petite tête a été présentée comme une pièce unique sur un socle, en privé ou en public.
- Tête de statue de bouddha ; Thaïlande ou Myanmar ; sans date ; grès, pigments de couleur, restes de plâtre ; coll. Paul Wirz, achat 1935, IIb 664
La représentation d’un bouddha était déjà établie dans les premiers textes bouddhistes ; elle s’impose encore aujourd’hui aux artistes et a peu évolué dans le contexte religieux.
- Tête d’une statue de bouddha ; U’Thong, Lop Buri, Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre, résidus d’or, résidus de pigments ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, achat avec des fonds du legs Nötzlin-Werthemann, 1929, IIb 302
- Tête de statue de bouddha ; Ayutthaya, Thaïlande ; XIXe siècle ; alliage de cuivre, résidus d’or, résidus de pigments ; ancien propriétaire Rolf Eisenhofer, achat avec des fonds du legs Nötzlin-Werthemann, 1929, IIb 305
- Tête d’une statue de bouddha ; Ayutthaya, Thaïlande ; sans doute XVIIe siècle ; alliage de cuivre, bois, restes de dorures ; coll. August Meyer, don d’une succession 1977, IIb 3380
- Tête d’une statue de bouddha ; Ayutthaya, Thaïlande ; sans doute XVIe siècle ; alliage de cuivre, bois, adhésif ; coll. August Meyer, don d’une succession 1977, IIb 3379
- Tête d’une statue de bouddha ; Thaïlande ; sans doute XIXe siècle ; alliage de cuivre, restes de dorures, restes de pigment ; coll. Gotthelf Kuhn, legs 1975, IIb 3174
- Tête d’une statue de bouddha ; Thaïlande ; sans doute XIXe siècle ; alliage de cuivre, restes de dorures, restes de pigment ; coll. Gotthelf Kuhn, legs 1975, IIb 3175
« Belle grotte de Tham Phra. […] Un petit temple construit au premier plan, derrière lequel se trouvent de nombreux bouddhas en pierre, bois, argile et métal, dont beaucoup sont sans tête. C’est tout un tas de débris de bouddhas. Ce serait un bon endroit pour creuser, si c’est permis. Petite tête de bouddha emportée » (Carnet de voyage Fritz Sarasin).
- Tête de statue de bouddha ; Tham Phra, Chiang Rai, Thaïlande ; sans date ; engobe ; coll. Fritz Sarasin et Rudolph Iselin, don 1932, IIb 342
Ce buste a été offert par l’architecte suisse Charles A. Béguelin, qui vit en Thaïlande, au Bâlois Rudolph Iselin. La ligne de rupture traverse le haut du corps en diagonale. À l’aide d’une tige de fer, le buste a été monté sur un socle. La corrosion qui se développe sur la tige attaque le noyau coulé restant dans la statue et le décompose lentement. La tige sera retirée à la fin de l’exposition.
- Buste d’une statue de bouddha ; Thaïlande ; sans date ; alliage de cuivre ; ancien propriétaire Charles A. Béguelin, Rudolph Iselin, legs 1963, IIb 2153
L’envie de retrouver des statues complètes a stimulé les collectionneurs·euses, les marchands·es et les collaborateurs·trices des musées à créer des combinaisons créatives — lorsque, par exemple, des têtes sans corps étaient montées sur d’autres corps. Bien alignées et aidées d’un peu de colle, les points de rupture dissimulés et les différentes roches, compositions d’argile et les divers procédés
de fabrication sont à peine perceptibles. Sur certaines statues, la tête et le corps proviennent de la même culture, dans d’autres, de cultures et d’époques différentes.
- Statuettes ; Aztèques ; corps et tête : Mexique ; 1350-1521 ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectées de 1828-1837, IVb 1101
- Mère et enfant ; Sukhothai, Thaïlande ; avant 1971 ; céramique ; coll. Lucas Staehelin-von Mandach, don 1971, IIb 2960
- Figurine de crèche de Noël assise ; Mexique central ; 1550-1700 ; tête : sans date ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectionnée entre 1828 et 1837, IVb 1026
- Statuettes ; Aztèques ; corps et tête : Mexique ; 1350-1521 ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectées de 1828-1837, IVb 1148
- Statuette assise ; corps : Aztèques ; Mexique ; 1350-1521 ; tête : sans date ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectionnée entre 1828 et 1837, IVb 526
Un seul bras ou sans tête : les parties manquantes du corps attirent l’attention. Il n’est plus possible de déterminer si les points de rupture ont été provoqués intentionnellement ou si elles sont dues à la fragilité du matériau. On ne sait pas non plus à quel moment les statues sont devenues des fragments : est-ce à cause de leur usage intense, du mode de conservation, les fractures sont-elles dues au transport vers le musée ? Les histoires cachées derrière les fragmentations sont probablement diverses, mais de nombreux objets gardent secrètes les raisons de leurs blessures.
- Statuette assise ; Sherbro, Sierra Leone ; sans doute XVe / XVIe siècle ; pierre ; ancien propriétaire W. Greensmith, Walter Volz, achat 1907, III 2557
- Deux statuettes debout ; Aztèques ; Mexique central ; 1350-1521 ; argile ; coll. Lukas Vischer, collectionnées de 1828 à 1837, IVb 471, IVb 441
- Statuette en argile; côte du Golfe, Mexique ; 500-900 ; argile ; coll. Antonie Staehelin-Schaarwächter, don 1951, IVb 2316
- Statuette d’un ecclésiastique ; Loèche, Valais, Suisse ; vers le XVIe siècle ; bois ; coll. Leopold Rütimeyer, don 1919, VI 8966
- Statuette de la Vierge avec enfant ; Winterschwil, Argovie, Suisse ; vers le XVIe siècle ; bois ; coll. Jakob Lörch, achat 1909, VI 3025
- Statuette de temple d’une musicienne ; Gujarat, Inde ; avant 1960 ; bois ; coll. Georges Gogel,
achat 1960, IIa 2359
Les statues sculptées présentent souvent des caractéristiques sexuelles exagérées, telles que les parties génitales ou les seins. Pour les missionnaires chrétiens, en particulier, cette représentation sans gêne des caractéristiques sexuelles était une provocation. Les représentations sexuelles féminines et masculines ont donc été, dans certains cas, « neutralisées », en supprimant les parties génitales.
La sculpture reste très importante de la culture maorie jusqu’à nos jours. Les statuettes de toit comme celles-ci étaient fixées au faîte des entrepôts ou des maisons de rassemblement. Elles sont considérées comme des ancêtres qui guident et protègent les vivants.
- Statuette Tekoteko ; Ngāti Porou, Aotearoa-Nouvelle-Zélande ; avant 1911 ; bois (Podocarpus totara) ; coll. Jean de Hollain, achat et don 1912, Vc 241
Inspirées par les mythes de chasse et de protection, des statuettes féminines et masculines ont été créées le long de la rivière Yuat. De telles statuettes ont également été utilisées pour lutter contre les maladies.
Non seulement il manque à la statuette masculine en bois la tête et la figure animale sur le dos, mais derrière son tablier en fibres, le caractère sexuel a disparu également. La raison de cette neutralisation reste inconnue.
- Statuette masculine ; Yuat, Papouasie-Nouvelle-Guinée ; avant 1955 ; bois, fibres ; expédition
Alfred Bühler 1956, achat 1962, Vb 17677
La destruction d’objets rituels et d’images religieuses faisait partie des pratiques missionnaires dès le XVIe siècle. Les missionnaires voulaient agir contre le « paganisme » en les brûlant, les brisant ou les démembrant. Les statues détruites étaient considérées comme un signe de victoire pour le christianisme et la mission et servaient de démonstration de pouvoir. Ces pièces représentant une divinité ou une statue ancestrale divinisée proviennent de la collection de la Mission de Bâle. Le missionnaire Gustave Pierre a
avoué lui-même avoir été impliqué dans l’incendie de « temples païens ».
- Statuette endommagée d’une divinité ou d’un ancêtre divinisé ; Inde du Sud ; avant 1904 ; argile ; collectionneur Gustav Peter, coll. Mission de Bâle, dépôt 1981, don 2015, IIa 9828
S’il n’y a que des fragments de représentations figuratives, l’identification de ce qui est représenté est souvent difficile. Ici, les attributs de la sculpture en pierre révèlent qu’il s’agit de la divinité hindoue Parvati, l’épouse de Shiva. Dans sa main droite, elle tient un cordon de prière, tandis qu’une tige de lotus avec bourgeon serpente sur le côté droit de son corps.
Dans sa main gauche, elle tient un chasse-mouche. Le point de rupture se situe au niveau des hanches ; tout le bas du corps et des parties des bras sont manquants. Les deux trous au fond témoignent des tentatives d’assemblage précédentes et des efforts pour dissimuler d’autres fractures.
- Parwati ; Java central, Indonésie ; IXe-XIe siècle ; pierre ; coll. Werner Rothpletz, achat 1980, IIc 18748
Borobudur est le plus grand temple bouddhiste du monde ; il est construit en forme de stupa et a la forme d’une pyramide à degrés accessibles. Les galeries des niveaux inférieurs sont flanquées de plus de 1300 panneaux en relief narratifs. Outre la vie et le parcours de Bouddha, on présente également des scènes de la vie quotidienne et rituelle à Java au VIIIe siècle. En suivant ces histoires, les pèlerins font plusieurs fois le tour du monument. La plaque de pierre est un petit extrait d’une série de personnages qui, étant sans suite,
restera incompréhensible : les points de rupture coupent le lien avec le récit complet.
- Fragment de relief en pierre ; Borobudur, Java central, Indonésie ; sans doute VIIIe-IXe siècle ; pierre ; dépôt FMB 1964, IIc 15924
« L’absence d’une partie de l’oreille et des bijoux permet d’identifier clairement le travail de réparation ».
Dans les années 1960, l’achat de ce bodhisattva Padmapani a fait l’objet de nombreux débats au sein du MKB. La fracture en diagonale sur le dos, la tête redressée et les espaces vides au niveau de l’oreille et des bijoux ont finalement conduit à la décision de ne pas acheter la statue. Cependant, comme le dépôt de Richard Koch n’a jamais été liquidé, son épouse Rose a offert la statue au musée après la mort de son mari. Padmapani, le « Porteur de Lotus », incarnant la compassion ultime, est une manifestation du bodhisattva Avalokiteshvara. Même la tige de la fleur de lotus dans la main gauche de la statue est brisée, la fleur flotte dans l’air en raison du point de rupture camouflé.
- Bodhisattva Padmapani ; Java central, Indonésie ; sans doute XIe-Xe siècle ; pierre ; dépôt Richard E. Koch 1964, don de Rose Koch-Lampert 1984, IIc 15925
Dans l’architecture hindoue, les nymphes célestes sont souvent représentées de manière dynamique et en mouvement. Séparé du bas du corps, le mouvement de ce fragment en relief ne peut être que deviné. La pièce métallique hexagonale au niveau du dos a probablement été ajoutée après le démembrement. Cette pièce devait probablement permettre le montage vertical sur un mur, afin que la moitié de la nymphe puisse être mise en valeur au mieux. Involontairement, la barre métallique est devenue le témoin de la mise en place de dispositifs brutaux et expose maintenant, en tant que support, les bords de la fracture dans la pierre.
- Fragment de nymphe céleste ; Inde du Sud ; avant 1975 ; pierre, métal ; coll. Gotthelf Kuhn, legs 1975, IIa 6551
Le relief faisait sans doute partie d’un char de temple indien. Les tenons en bois sur le dessus et le dessous montrent qu’il était intégré à une scène plus grande. Tirée de son contexte, la scène représentée est difficile à interpréter. C’est peut-être l’histoire de Shiva, incarné par Kalari-Murti, qui promet la jeunesse éternelle au jeune Markandeya pour sa dévotion.
- Fragment de statuette d’un char de temple ; Inde ; sans doute milieu du XXe siècle ; bois ; coll. Kurt et Susanne Reiser-Erny, don 2005, IIa 11414
Les représentations de divinités servent à communiquer avec le divin et font partie intégrante de l’architecture sacrée hindoue. Le relief en bois représente l’histoire du sauvetage de Gajendra, le roi des éléphants. Lorsque celui-ci est attaqué par un crocodile, incarnant l’impulsivité, le dieu Vishnu apparaît. Sur sa monture, l’aigle solaire Garuda représenté sous forme humaine, il se précipite au secours de Gajendra.
La scène était entourée d’autres représentations, comme en témoignent les bords abruptes de la fracture. Une masse verdâtre devait permettre de masquer les lignes de fracture et de compléter les parties manquantes.
- Relief de la divinité Vishnu ; Inde ; vers 1880 ; bois ; Museum.BL, dépôt depuis 1998, IIa 11131
Des chars de procession en bois sont tirés à travers les villages ou les villes à l’occasion de fêtes. Ils racontent des histoires de divinités hindoues à ceux qui ne peuvent pas visiter le temple. Le Subramanya à plusieurs têtes et à plusieurs bras est assis sur sa monture, un paon, symbole de l’immortalité. Sa main droite avant montre le geste de protection tandis que la main gauche fait le geste de reconnaissance des souhaits. Son pied droit repose sur une fleur de lotus, symbole de pureté et référence à sa mère Ganga, la déesse du fleuve Gange.
- Subramanya, fragment de statuette d’un char de procession ; Inde du Sud ; début du XXe siècle ; bois ; coll. Jean Eggmann, don 2003, IIa 11354
Sur ce fragment d’un char de procession, on peut voir une danseuse richement ornée ou une nymphe du ciel. Alors que les bords de fracture à gauche et à droite indiquent un retrait soigneux de la statue, la bordure inférieure a visiblement plus souffert lors de l’acte de division. De nombreux trous percés à l’arrière rendent compte de montages antérieurs.
- Fragment de statuette d’un char de procession ratha ; Inde ; avant 1933 ; bois ; coll. Jean Roux, don 1933, IIa 665
La danseuse est représentée dans la posture tribhanga, la triple flexion au niveau des épaules, des hanches et des genoux. Cela rappelle les styles de danse classique indienne. Dans sa main au-dessus de sa tête, elle tient une queue de yack, dont la pointe a été sacrifié lors de la découpe du relief. Le bord déchiqueté de la fracture sur le côté droit donne une idée de la force qui a été nécessaire pour extraire la danseuse
de l’histoire qui l’entoure.
- Fragment de bois avec représentation d’une danseuse ; Inde ; XXe siècle ; bois ; coll. Ernst Handschin, don 1994, IIa 10904
Des reliefs en terre cuite ont orné de nombreux temples de la région du Bengale du XVIIe au XIXe siècle. La déesse hindoue Kali présente un caractère ambivalent : d’une part, elle est la déesse de la destruction et de la mort, d’autre part, elle est vénérée comme une déesse-mère aimante. Dans son apparence courroucée, Kali a quatre bras, elle tient dans ses mains une épée et la tête coupée d’un démon. Son mari, le dieu Shiva, s’est jeté à ses pieds pour la calmer dans sa colère furieuse.
- Relief de la déesse Kali ; Bengale, Inde ; XVIIIe/XIXe siècle ; argile, bois, couleurs ; coll. Mission de Bâle, dépôt 1981, don 2015, IIa 9825
Kali est une représentation courroucée de Durga, l’une des divinités féminines les plus populaires des religions hindoues. La statue assise sur ce relief pourrait représenter Durga. Les deux femmes à gauche et l’homme à droite de Kali sont probablement des admirateurs·trices. Jadis brisés, les reliefs en argile sont aujourd’hui maintenus par des plaques de bois et de la colle. La date de réparation des points de rupture est
inconnue.
- Relief de la déesse Kali ; Bengale, Inde ; XVIIIe/XIXe siècle ; argile, bois, couleurs ; coll. Mission de Bâle, dépôt 1981, don 2015, IIa 9827
À Sarhua, au Pérou, des maisons sont construites avec l’aide d’amis et de membres de la famille. Un couple est choisi comme parrain pour la bénédiction de la maison. Sa tâche consiste à fabriquer et à peindre la poutre de support du plafond. La dédicace mentionne leurs noms et la date d’achèvement. Les peintures représentent des saints, des membres de la famille et des participants à la construction dans leurs activités typiques, ainsi que le soleil. À Sarhua, on fabrique aujourd’hui, à échelle industrielle, des poutres de maison peintes de différentes tailles.
- Poutre de support avec peintures pour la bénédiction de la maison ; Sarhua, Ayacucho, Pérou ; 1976 ; Valentin Jaquet, don 2012, PE 813
Les maisons cérémonielles chez les Kwoma avaient des toits en forme de V et étaient ouvertes des deux côtés. Des poutres faîtières sculptées prolongeaient visuellement les toits. Les visages en bois et les oiseaux regardaient de haut sur les humains. Alors que les peintures et les sculptures à l’intérieur restaient cachées aux non-initiés, les poutres faitières étaient visibles de loin. Exposées aux intempéries, les sculptures ont progressivement perdu leur structure et leur couleur. La date à laquelle cette poutre faîtière s’est brisée en deux n’est pas connue. Après son arrivée au MKB, l’oiseau a été rattaché à la poutre en 1965. Le clou, la
colle et le trou rappellent encore les efforts pour dissimuler les points de rupture.
- Poutre faîtière en deux parties ; Kwoma ; Washkuk Hills, Papouasie-Nouvelle-Guinée ; avant 1955 ; bois, couleur ; Alfred Bühler et Dadi Wirz, achat 1963, Vb 19919a+b
Certaines poutres faîtières sont arrivées au musée en pièces détachées. Les ailes brisées de la statue en forme d’oiseau font apparaître le bois clair et donnent une idée de la violence du coup. Le point de rupture visible au bas de la poutre indique l’existence d’une continuité de la pièce.
- Partie de poutre faîtière ; Kwoma ; Washkuk Hills, Papouasie-Nouvelle-Guinée ; avant 1955 ; bois ; Alfred Bühler et Dadi Wirz, achetés en 1963, Vb 19922
Les décorations sur les bâtiments étaient des objets de collection populaires pour les ethnologues. La pièce décorative est une tête de démon sans mâchoire inférieure, avec une barbe florale et de grandes canines (karang tapel).
- Pièce décorative avec motif karang tapel ; Bali, Indonésie ; avant 1938 ; bois, peinture, peinture dorée ou restes de feuilles d’or ; coll. Ernst Schlager, don Sandoz SA 1938, IIc 7053
Les trous d’insertion sont les témoins des liaisons coupées avec l’ancien bâtiment. Le socle de support d’un pilier de toit central montre un couple princier (peut-être Rama et Sita) en posture de danse ainsi que des têtes de Bhoma sur les côtés (karang bhoma) et des têtes de corbeau comme décoration d’angle (karang goak).
- Socle de support sendi, pour pilier de toit central ; Sanur, Bali, Indonésie ; avant 1980 ; bois, couleur ; acheté par Urs Ramseyer en 1980 dans le cadre d’un voyage de recherche, IIc 19507
En plus de la qualité artistique et de l’expressivité esthétique, les éléments architecturaux incarnent des aspects et des idées de l’hindouisme balinais et de la vision du monde qui y est associée. Le trinôme, composé en monde supérieur, moyen et inférieur, détermine également le type de construction des bâtiments, constitués d’un élément principal (toit), d’un corps (pièce d’habitation) et des pieds (base). Les socles de support (sendi) sont utilisés soit dans les fondations comme base pour les piliers, soit comme socle des piliers pour la charpente qui soutient la poutre faîtière. La tête du démon Bhoma est l’un des éléments ornementaux les plus frappants de l’architecture balinaise. On trouve son visage avec ses grands yeux ouverts et ses canines effrayantes dans les entrées des temples ou des palais, ainsi que dans les socles de support. Fils du dieu Wisnu et de la déesse de la terre Pertiwi, il naît démon de la terre et de l’enfer. Il crée un effet apotropaïque sur les pièces architecturales : il protège des influences négatives et
repousse les mauvais esprits.
- Socle de support sendi, d’une construction de toit avec tête de Bhoma ; Bali, Indonésie ; avant 1937 ; bois, peinture ; coll. Theo Meier, achat 1937 , IIc 6869
- Socle sendi, avec tête de Bhoma ; Bali, Indonésie ; avant 1960 ; bois, peinture ; coll. W. Rothpletz, don de la succession 1981, IIa 18881
- Socle sendi, d’un poteau de maison avec tête de Bhoma ; Klungkung, Bali, Indonésie ; avant 1972 ; bois ; acheté par Urs Ramseyer en 1972/73 lors d’un séjour de recherche, IIc 17611.
- Socle de support sendi, avec tête de Bhoma ; Klungkung, Bali, Indonésie ; avant 1930 ; bois, peinture ; coll. Paul Wirz, achat 1930, IIc 2758a+b
Les palais, les maisons de dignitaires et les lieux de rencontre au Cameroun ont souvent été conçus avec des sculptures élaborées. Des représentations humaines ornaient les supports des poutres et les piliers des portes. Disposés les uns sur les autres, les personnages tenaient souvent à la main des objets tels que des cornes à boire, des calebasses ou des trophées. Avec ce poteau, on ne peut qu’imaginer ce que la statue du milieu tient dans ses mains.
- Poteau ; Cameroun ; avant 1921 ; bois ; coll. Herman Rolle, achat 1921, III 5621
Chez les Marind-anim, différentes constructions ont été érigées pour la vie sociale et culturelle. L’ethnologue Paul Wirz a qualifié cette pièce architecturale de « poteau d’une cabane de fête ». La fourche au sommet servait probablement de surface d’appui et de support pour les poutres horizontales. Sculptures et peintures ornent le poteau. Alors que le visage humain regarde vers le bas, deux crocodiles s’enroulent autour de l’œuvre à gauche et à droite.
- Poteau d’une cabane de fête ; côte sud-est, Papouasie, Indonésie ; avant 1923 ; bois, peinture ; coll. Paul Wirz, don 1923, Vb 6318
En tant que piliers, de telles sculptures soutiennent les toits des vérandas dans la cour intérieure du palais royal d’Idanre. Les cicatrices ornementales décorent le visage, la poitrine et les bras de cette sculpture, qui représente probablement un guerrier mythique de haut rang. L’ouverture au-dessus de la tête servait de point d’insertion pour une autre poutre.
- Pilier ; Idanre, Nigeria ; avant 1976 ; bois, pigments de couleur ; coll. L. Doumbia, achat 1976, III 19535
- Close-Up
Photos de détails d'objets de l'exposition «Fragments», 2022
© MKB, Photographe Omar Lemke et membres de l'équipe de Conservation & Restauration
IIa 9825, Relief de la déesse Kali ; IIa 9827, Relief de la déesse Kali ; IIb 300 Tête d’une statue de bouddha ; IIb 301, Tête d’une statue de bouddha ; IIc 23, Bac pour la cuisson du pain ; IIc 333, Cercueil en tronc d’arbre ; IIc 15925, Bodhisattva Padmapani ; IIc 18881, Socle sendi, avec tête de Bhoma ; IIc 19865, Statuette commémorative des morts kapatong ou tempatong ; IId 1768, Tête de statue de bouddha ; IId 6062, Manteau hanten ; IId 10766, Bol à thé chawan ; III 1391, Statuette de puissance nkisi nkonde ; III 2007, Reliquaire byeri ; III 3025, Statuette de puissance nkisi ; III 3670, Statuette de puissance nkisi ; III 4019, Statuette de puissance nkisi nkonde ; III 5078, Statuette de puissance biteki ; III 13136, Calebasse ; III 13137, Calebasse ; III 14527, Bol ; III 14790, Coupe en bois ; III 18076, Chemise (sans doute) d’un musicien ; III 20694, Chemise de chasseur ; III 23539, Statuette Sakpata ; III 23807, Foulard ntshak ; III 26439, Chemise de chasseur ; III 24800, Calebasse ; IVb 3870, Chemisier mola ; IVb 5438, Tête Smiling Faces ; IVc 26753, Statue masculine foonhunraaga ; VI 31754, Travail monastique avec des reliques ; IVb 4501, Tête d’une sculpture creuse ; Vb 4715, Plat creux ; Vb 4976, Récipient en bois ; VI 1442, Coupe ; VI 3412, Cruche ; VI 8066, Tapis ; VI 23927a, Bénédiction de la maison ; VI 66278, Chaudières en cuivre ; VI 69262, Costume de carnaval ; VI 70518.05, Bac à crème Gebse ; VII 597, Vêtement chamanique